Un avant-goût de l’Atlantique : Des îles Canaries au Cap vert

En partant, la situation était pour moi plus qu’exiguë et j’ai pensé ne pas embarquer… En effet, j’ai eu une infection à l’œil qui m’a valu plusieurs passages chez le médecin et un œil de pirate durant quelques jours. Mais plus de peur que de mal, mon œil va mieux. Je pouvais enfin voir plus clairement et prendre plus aisément mes dispositions sur le bateau.

La vie de nomade n’est pas toujours facile, on remet facilement en question ses choix quand les choses ne se passent pas comme on l’aurait souhaité. Mais je ne fais pas du tourisme, je voyage, ce qui implique aussi un apprentissage. D’où la phrase de Paul Fussel : «  Avant le développement du tourisme, le voyage était envisagé comme une démarche d’étude : on y enrichissait son esprit et son y formait son jugement ».

Mercredi 20 Avril au soir nous partons de l’île de fer, direction le Cap Vert. Je prends la décision de continuer de voyage malgré mes doutes.

La navigation à 5 s’organise petit à petit. Je suis très heureuse que Pauline et Thomas est embarqués sur l’Amarante!! Même si Patrice est de bonne compagnie, un peu de nouveauté ne fait pas de mal. Quand on vit 24/24 avec des personnes pendant 3 mois on apprend très vite à les connaitre donc oui, de nouvelles personnes, introduit automatiquement de nouvelles discussions, de nouvelles activités !

Au programme de ces 7 jours de navigation, soleil, baignade, pêche, lecture, musique, rire et j’en passe…

Les deux premiers jours la mer était très calme, vraiment trop calme. Le bateau est même arrivé à 0 nœud de vitesse, donc on n’avance pas du tout. Cependant nous avions le soleil et nous avons pu nous baigner sous plus de 3000 mètres de profondeur. Autant dire que je n’ai même pas essayé de toucher le fond. Quand vous mettez la tête sous l’eau, c’est un bleu perçant qui vous parvient avec les reflets du soleil, une incroyable sensation. On se sent comme une petite bactérie dans un océan gigantesque.

Puis le vent revint peu à peu, nous pûmes faire du ¾ nœuds, le deuxième jour. Au programme baignade ou plutôt trempage, puisqu’il ne s’agissait que de sauter à l’arrière du bateau bien accroché à un bout (corde). Même si ¾ nœuds ça ne parait pas beaucoup, j’ai failli encore perdre ce qui me sert de maillot de bain, puisque l’originel s’est envolé à la Gomera. Avoir un bateau comme maison s’est aussi prendre le risque des trop grand courant d’air et donc gare au linge étendu. J’imagine que mon maillot a dû échouer sur la plage où un hippie a dû le retrouver au cas où il voudrait se rhabiller.

Puis l’après-midi c’était bronzage, lecture, peinture, guitare. Le soir nous organisons Patrice et moi un tour de parole à l’aide d’un objet. Le principe est de se faire passer un objet qui donne la parole à celui qui l’a. Celui qui a l’objet parle sur ce qu’il ressent, sur des faits, des remarques, des questions, des objections, explications… Tout ce qui est en rapport à la vie à bord. Le but d’attendre un objet (dans notre cas se fut le rumis’kub de Patrice) est de faire parler tout le monde avec un temps de parole plus ou moins équitable. Ainsi chacun est pris en considération et les plus imposants, se font réprimander par les plus timides plus facilement. En effet, le fait d’établir des règles simples et claires, permet d’éviter l’affrontement pour ceux qui ont dû mal à s’affirmer mais aussi évite les conflits pour ceux qui aiment en créer. Donc au lieu des remarque direct du style « Tait toi, tu me coupe la parole. », nous avons des remarques indirectes qui font le même effet : « J’ai le cube, c’est à moi de parler ». La pression de groupe n’a pas que du mauvais… pour certaines personnalités, il est plus que nécessaire que cette pression soit présente et pas seulement tacitement mais bien clairement exprimé, même si cela vaut quelques engueulades. Cela permet d’éviter tout comportement nuisible au reste du groupe. Comme nous le dit si bien cette phrase si connue : « La liberté de chacun s’arrête là où commence celle des autres », nous parlons ici de respect qui est loin d’être indissociable à la liberté. Dans un espace restreint avec une densité de personne importante cette phrase prend tout son sens. Celui qui n’est pas touché par les règles de groupe les plus importantes risquent vite de se retrouver au bord de la route (du bateau !?). Dans notre cas pas possible de jeter quelqu’un à la mer, bien sûr. C’est aussi pour ça qu’il est plus qu’important que tout soit dit, d’où l’intérêt de ce tour de parole.

Durant ce petit jeu, nous en profitons pour organiser les quarts, chacun exposant ses requêtes, avec un accord unanime : les heures ne sont pas fixes, si on est trop fatigué ; on fait moins si on est heureux on continu. Du coup ça donne ça :

  • 23h-1h30 : Patrice
  • 1h30-3h30 : Tomas
  • 3h30-5h30 : Elina
  • 5h30-7h30 : Pauline

Johnny en général se réveil tôt et continu.

Quelques fois nous faisons des quarts ensemble parfois jusqu’à tard dans la nuit. D’autre fois nous nous retrouvons deux ou trois en même temps à manger ou discuter.

Les jours suivants sont rythmés par un peu de sport, de méditation, de lecture, cuisine, jeux et discussions…

Mercredi 27, nous voilà au Cap Vert.

Soirée du 1 Mai
Soirée du 1 Mai
Un thon en route !!
Un thon en route !!
Croquetas à bord !!
Croquetas à bord !!

3 réflexions sur “Un avant-goût de l’Atlantique : Des îles Canaries au Cap vert

  1. Laetitia

    Tes voyages ne ressemblent pas aux miens. Je découvre ton blog aujourd’hui et je lève les voiles avec toi… Profites de chaque moment.

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