Le Cap Vert

Arrivé Le 27 Avril au soir nous arrivons sur l’île de Santo Antoa dans le village de Porto Novo au Cap Vert. Nous amarrons au ponton sans échelle… C’est-à-dire qu’il nous fallait passer sur plusieurs barques pour pouvoir aller à terre. Nous nous en sortons tout de même, pour aller manger au village. Malheureusement au retour les barques avaient été déplacées… Grand dilemme, nous ne pouvions accéder au ponton et donc au bateau … Finalement et bien heureusement le gardien est venu à notre secours en rallongeant le bout de la barque sur laquelle nous étions. Nous arrivons seins et sauves sur le bateau.

 

 

Ponton sans passerelle de Porto Novo
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Le lendemain nous repartons direction l’île de Sao Vicente, qui se trouve juste en face. Nous arrivons à la marina de Mindelo où nous retrouvons quelques connaissances des îles canaries. Mindelo, c’est plage et rencontre. Nous profitons du 1 Mai pour faire la fête à Baila, un village à côté de la grande ville de Mindelo. Nous prenons donc un bus, où nous rentrons à 19 pour 14 places ! C’est fou comme il rentabilise les trajets ici, c’est plus écologique et plus sensationnel. Une fois sur la plage de Baila, nous retrouvons par hasard avec Lida que nous avions rencontré dans l’un des bars du centre de la ville de Mindelo. Nous faisons connaissance avec son groupe d’amis, où nous dansons sur la plage entouré de nombreux capverdiens. Nous terminons la nuit dans un quartier de Mindelo, où les tambours résonnent et j’apprends ce que Pauline surnommera la danse de l’oisea. Je vous laisse imaginer à quoi ça ressemble… En tout cas, c’est très physique. Nous avions prévu de dormir sous la tente mais Lida nous invite chez lui. Merci Lida !IMG_20160501_202216

Le lendemain nous repartons faire la fête à Salamantha, un autre village. L’ambiance est différente, nous déambulons dans les rues où se regroupent ; jeux de tables, vendeurs de rues, policiers, couples et familles … Un vrai bal de village. Nous finissons par s’arrêter pour manger de la murène chez Maria. Puis le concert du village commence !! Ça bouge, ça danse, juste ce que j’avais besoin : décontraction. Après tout une vie en voyage ce n’est pas de tout repos. En fin de soirée, nous retrouvons Lida où nous rentrons tous ensemble direction Mindelo.

Lida et moi
Lida et moi

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Après une petite semaine à Mindelo, nous partons direction Porto Novo pour une nouvelle visite de l’île. Les deux îles se trouvent qu’à deux heures de navigation l’une de l’autre autant dire que faire des allers-retours n’est pas si compliqué. On retrouve ce fameux ponton sans passerelle et les gardiens si accueillant du port de pêche. Ce matin-là il faisait particulièrement chaud, quand nous décidons à 12h30 de partir avec Pauline. Nous prenons le stricte nécessaire, peut-être un peu trop d’ailleurs : avec 1,5 litres d’eau, 6 bananes, 4 galettes et 10 euros chacune pour deux jours. Nous décidons d’aller au volcan à pied … Sous un soleil de plomb, on a fini par grimper sur un taxi qui nous a couté au final 5€ en négociant. Une fois en haut nous décidons de marcher encore jusqu’à Pico da Cruz. Après une bonne heure de marche et des paysages magnifiques, nous finissons affamées dans la seule auberge du village. Pour 3€ chacune nous avons un repas complet avec poulet, choux, riz yaourt et même une bouteille d’eau ! Nous sympathisons avec l’un des fils de la patronne, qui nous donne l’autorisation de « planter » la tente devant chez lui. C’est-à-dire sur un toit, sur du béton, donc le terme planter n’est pas très approprié. Je ne sais comment nous parvenons par monter la tente avec une lampe torche et l’aide de notre ami, mais elle tenait à peu près debout. Enfin nous pouvons dormir tranquillement après cette belle journée de marche … Mais à 1500 mètres environ d’altitude, il fait froid. Mais attention, j’avais prévu : un pantalon en toile, une chaussette (j’ai perdu l’autre) et un pull pour moi… Heureusement que Pauline est plus prévoyante en apportant les draps mais pas de duvet. Malgré toute la place que nous offrait la tente, nous avons dormis bien côte à côte, histoire de dormir tout simplement. Le lendemain à 8h nous partons direction Janela avec un groupe de touriste. Si j’ai un conseil, vérifiez vos sources avant d’entreprendre un périple, car Janela n’était pas à 1 heure de marche mais à 5 heures !! C’est une grande différence. La promenade est plus que périlleuse et je suis impressionnée de la résistance des sandales de décathlon et de mes pieds, car à vrai dire nous étions équipés plus pour la plage qu’une randonné de ce niveau-là. A côté des touristes tout terrain, ultra équipés, nous attirions la sympathie du débutant qui nous valut quelques biscuits offerts. Ce n’est pas 5 heures de routines, c’est 150 mètres de monté et 1500 mètres de descente, tout ça avec 4 galettes, 2 yaourts et un demi litre d’eau. Malgré tout on a fini par arriver avant les touristes, où nous avons fait du stop pour retrouver le plus rapidement notre équipe au bateau qui nous attendaient. Le bus étant déjà passé, nous décidons de faire du stop. A 15h nous arrivons au bateau épuisé où nous avons finalement le temps de nous baigner. Au final nous avons dépensé 6€ chacune, pour deux jours de randonnée.

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Sur le chemin du départ
Sur le chemin du départ
Le volcan (derrière)
Le volcan (derrière)
En haut, direction Pico da cruz
En haut, direction Pico da cruz
La tente de fortune
La tente de fortune
La vue au petite matin, mieux qu'un 4 étoiles
La vue au petite matin, mieux qu’un 4 étoiles
La fin du chemin, on voit Janera
La fin du chemin, on voit Janera
La civilisation après 5 heures de marche
La civilisation après 5 heures de marche
La fin !! Fatiguées mais fières !
La fin !! Fatiguées mais fières !

 

Après Porto Novo nous repartons pour 24 heures de navigation, direction Tarafal de Santiago sur l’île de Santiago. Après notre périple nous dormons quasiment toute la journée de navigation. Nous nous retrouvons au mouillage face à une plage remplie de bateau de pêche de toutes les couleurs et entouré de montagne. Tarafal est une petite ville plutôt tranquille, les gens y sont plus qu’accueillant. Nous plongeons, visitons la ville, dansons où nous nous faisons de nouveaux amis. A voir si mes jambes récupèrent complètement de la randonnée à Santo Antao pour pouvoir visiter d’avantage. Demain nous partons normalement pour la petite île de Maio, puis nous repartirons direction Praia pour faire la sortie du pays.

En sortie à tarafal
En sortie à tarafal

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Pauline
Pauline

 

Prendre des risques

« Toutes les actions comportent une part de risque. La prudence de ne consiste pas à éviter le danger (c’est impossible) mais à calculer les risques et à agir avec détermination. Commettez des erreurs par ambition, non par paresse. Développez la force de faire des choses osées, pas la force de souffrir » Miachiavel

Chaque jour nous prenons des décisions, elles nous paraissent pour la plupart insignifiantes. Mais prendre la décision d’entreprendre un long voyage et d’aller travailler dans un autre pays n’est pas si évidente. Après les objectifs dont la réelle utilité n’est pas d’y arriver mais nous permet d’avancer.

Pourquoi un choix est toujours le bon ?

Toute prise de décision est en réalité l’expression nos besoins conscients ou inconscients. Il est alors inutile de penser que nous n’avons pas pris la bonne décision. Aujourd’hui il est fort possible que certaines de vos décisions passées, vous paraissent irrationnelles, mais au moment de la prise de décision, elles étaient sans doute très rationnelles même si vous en n’aviez pas conscience. Vous avez donc deux possibilités : assumer vos choix et voir les bienfaits de ses choix (il y a toujours des bienfaits) ou vous rappeler tous les jours que vous avez soit disant pris une mauvaise décision. Les deux comportements ont leurs côtés obscurs, le premier est de paraître parfois orgueilleux et le deuxième vous allez ennuyer vos proches à force de vous plaindre.

Le processus est très simple ; dans à un moment X, nous prenons la décision A puis au court de l’action qui résulte de la prise de décision, nous créons notre expérience qui influencera la décision B au moment X+1. Plus vous prendrez de décisions, plus vous accumulerez de l’expérience et donc moins de probabilité de faire ce que certains appellerez « des mauvais choix ». On observe ainsi le changement permanent de notre personne. Il est donc tout à fait normal de changer d’opinion, de décision. Rester dans l’orgueil, défendant ses choix à tout prix, ne fait de mal qu’à vous. Pour en revenir à ma situation actuelle, je n’aurais aucun mal à ne pas atteindre mon objectif (Brésil) si je m’aperçois que ce choix n’est plus le meilleur aujourd’hui. L’expérience que m’a permis d’avoir la décision A (partir au Brésil), me permettra d’ajuster ma décision B. Donc rester dans l’inaction par peur du changement et de se tromper n’est qu’une perte d’apprentissage, de vie. Quoique vous fassiez, toute action peut être vue de manière positive, car chaque expérience nous apporte un apprentissage et nous permet de changer. Donc en résumé : « Seuls ceux qui dorment ne commettent pas d’erreurs » Ingvar Kamrad. Alors commettez des erreurs, je vous en prie !!

 

« Si vous limitez vos choix seulement à ce qui semble possible ou raisonnable, vous vous déconnectez de ce que vous voulez vraiment, et tout ce qui reste est un compromis. » Internaute

Un avant-goût de l’Atlantique : Des îles Canaries au Cap vert

En partant, la situation était pour moi plus qu’exiguë et j’ai pensé ne pas embarquer… En effet, j’ai eu une infection à l’œil qui m’a valu plusieurs passages chez le médecin et un œil de pirate durant quelques jours. Mais plus de peur que de mal, mon œil va mieux. Je pouvais enfin voir plus clairement et prendre plus aisément mes dispositions sur le bateau.

La vie de nomade n’est pas toujours facile, on remet facilement en question ses choix quand les choses ne se passent pas comme on l’aurait souhaité. Mais je ne fais pas du tourisme, je voyage, ce qui implique aussi un apprentissage. D’où la phrase de Paul Fussel : «  Avant le développement du tourisme, le voyage était envisagé comme une démarche d’étude : on y enrichissait son esprit et son y formait son jugement ».

Mercredi 20 Avril au soir nous partons de l’île de fer, direction le Cap Vert. Je prends la décision de continuer de voyage malgré mes doutes.

La navigation à 5 s’organise petit à petit. Je suis très heureuse que Pauline et Thomas est embarqués sur l’Amarante!! Même si Patrice est de bonne compagnie, un peu de nouveauté ne fait pas de mal. Quand on vit 24/24 avec des personnes pendant 3 mois on apprend très vite à les connaitre donc oui, de nouvelles personnes, introduit automatiquement de nouvelles discussions, de nouvelles activités !

Au programme de ces 7 jours de navigation, soleil, baignade, pêche, lecture, musique, rire et j’en passe…

Les deux premiers jours la mer était très calme, vraiment trop calme. Le bateau est même arrivé à 0 nœud de vitesse, donc on n’avance pas du tout. Cependant nous avions le soleil et nous avons pu nous baigner sous plus de 3000 mètres de profondeur. Autant dire que je n’ai même pas essayé de toucher le fond. Quand vous mettez la tête sous l’eau, c’est un bleu perçant qui vous parvient avec les reflets du soleil, une incroyable sensation. On se sent comme une petite bactérie dans un océan gigantesque.

Puis le vent revint peu à peu, nous pûmes faire du ¾ nœuds, le deuxième jour. Au programme baignade ou plutôt trempage, puisqu’il ne s’agissait que de sauter à l’arrière du bateau bien accroché à un bout (corde). Même si ¾ nœuds ça ne parait pas beaucoup, j’ai failli encore perdre ce qui me sert de maillot de bain, puisque l’originel s’est envolé à la Gomera. Avoir un bateau comme maison s’est aussi prendre le risque des trop grand courant d’air et donc gare au linge étendu. J’imagine que mon maillot a dû échouer sur la plage où un hippie a dû le retrouver au cas où il voudrait se rhabiller.

Puis l’après-midi c’était bronzage, lecture, peinture, guitare. Le soir nous organisons Patrice et moi un tour de parole à l’aide d’un objet. Le principe est de se faire passer un objet qui donne la parole à celui qui l’a. Celui qui a l’objet parle sur ce qu’il ressent, sur des faits, des remarques, des questions, des objections, explications… Tout ce qui est en rapport à la vie à bord. Le but d’attendre un objet (dans notre cas se fut le rumis’kub de Patrice) est de faire parler tout le monde avec un temps de parole plus ou moins équitable. Ainsi chacun est pris en considération et les plus imposants, se font réprimander par les plus timides plus facilement. En effet, le fait d’établir des règles simples et claires, permet d’éviter l’affrontement pour ceux qui ont dû mal à s’affirmer mais aussi évite les conflits pour ceux qui aiment en créer. Donc au lieu des remarque direct du style « Tait toi, tu me coupe la parole. », nous avons des remarques indirectes qui font le même effet : « J’ai le cube, c’est à moi de parler ». La pression de groupe n’a pas que du mauvais… pour certaines personnalités, il est plus que nécessaire que cette pression soit présente et pas seulement tacitement mais bien clairement exprimé, même si cela vaut quelques engueulades. Cela permet d’éviter tout comportement nuisible au reste du groupe. Comme nous le dit si bien cette phrase si connue : « La liberté de chacun s’arrête là où commence celle des autres », nous parlons ici de respect qui est loin d’être indissociable à la liberté. Dans un espace restreint avec une densité de personne importante cette phrase prend tout son sens. Celui qui n’est pas touché par les règles de groupe les plus importantes risquent vite de se retrouver au bord de la route (du bateau !?). Dans notre cas pas possible de jeter quelqu’un à la mer, bien sûr. C’est aussi pour ça qu’il est plus qu’important que tout soit dit, d’où l’intérêt de ce tour de parole.

Durant ce petit jeu, nous en profitons pour organiser les quarts, chacun exposant ses requêtes, avec un accord unanime : les heures ne sont pas fixes, si on est trop fatigué ; on fait moins si on est heureux on continu. Du coup ça donne ça :

  • 23h-1h30 : Patrice
  • 1h30-3h30 : Tomas
  • 3h30-5h30 : Elina
  • 5h30-7h30 : Pauline

Johnny en général se réveil tôt et continu.

Quelques fois nous faisons des quarts ensemble parfois jusqu’à tard dans la nuit. D’autre fois nous nous retrouvons deux ou trois en même temps à manger ou discuter.

Les jours suivants sont rythmés par un peu de sport, de méditation, de lecture, cuisine, jeux et discussions…

Mercredi 27, nous voilà au Cap Vert.

Soirée du 1 Mai
Soirée du 1 Mai
Un thon en route !!
Un thon en route !!
Croquetas à bord !!
Croquetas à bord !!

Dernière escale aux Canaries : El Hierro

El Hierro, autrement dit l’île de fer est la seconde île la plus petite des sept îles de l’archipel des Canaries. C’est aussi l’île la plus à l’Ouest des Canaries et l’une des plus sauvage en ne comptant pas plus de 10.000 habitants vivant sur son sol à l’année.

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Les paysages du Sud nous rappellent l’origine volcanique des îles Canaries tandis que le Nord nous dévoile une végétation luxuriante et riche en diversité. La terre de fer abrite une diversité autant terrestre que marine. On peut notamment parler de l’arbre emblématique de l’île ; l’arbre saint (Garoé), survivant de l’ère tertiaire. Les autochtones, les Guanchos récupéraient l’eau en bas de leurs troncs provenant de la fixation de l’humidité de l’air par la canopée. On peut également observer des lézards géants (Gallotia simonyi), qui n’est pas si géant que ça mais je n’ai pu le vérifier de mes propres yeux malheureusement. L’économie de l’’île est tournée vers l’élevage caprin extensif mais aussi la culture intensif de banane dans l’Ouest de l’île. Le tourisme, pour la plupart venus observer les fonds marins qu’on dit incroyables, n’arrive que par petite vague. Il n’est pas question de grands hôtels comme nous avons pu le voir à Los Cristianos de Tenerife. El Hierro c’est au final une petite île authentique où il fait bon vivre. C’est pour ces nombreuses raisons que l’île a été classé Réserve de Biosphère par l’UNESCO en 2000.

arbre saint

Pour découvrir les 278Km² de l’île nous partons Pauline, Tomas et moi sac aux dos, direction le centre de l’île. Pour se déplacer et rencontrer les habitants rien de mieux que l’auto-stop. Pouce à l’air nous commençons notre périple beaucoup plus tard que prévu, puisque nous partons aux alentours de 19 heures. Malgré l’obscurité une voiture nous embarque et nous amène directement au camping del Morcillo à côté de la ville del Pinar. Un camping gratuit, avec internet, électricité, toutes les commodités. Finalement la soif d’aventure nous pousse à marcher sous la lumière de la lune où nous trouvons un endroit plus sauvage pour camper. Après des efforts intellectuels pour monter la tante nous finissons par nous coucher. Au petit matin, nous sommes réveillés par des cris d’enfants du centre de vacances d’à côté. S’éloigner de la civilisation ce n’est pas si simple surtout dans le noir.

Après la traversée du village del Pinar, Monica nous prend en stop. Plus qu’un chauffeur Monica nous a fait découvrir une partie de son île, nous a offert à boire et à manger mais surtout a partagé sa bonne humeur. Elle nous fait découvrir le plus petit hôtel du monde au pied de la falaise qui offre seulement 3 chambres ! Par la suite nous dégustons le potage que son compagnon a cuisiné dans son appartement, merci Franck elle était très bonne ta soupe !! Tout en profitant de la superbe vue qu’offrait le balcon de Monica, elle nous raconte ses expériences de voyage : Mexique, République Dominicaine, Cuba… Le soir, toujours aussi sympa, Monica nous conduit à la plage del Verodal, une petite plage sauvage, au pied d’une colline, pour que nous puissions dormir. Pas le temps de se retrouver tous les trois que nous rencontrons Jana et Maria, en visite sur l’île, dont je reparlerais plus tard. Nous les quittons pour s’installer face à la mer sous le rocher creusé par la force des vagues. Sans voir le temps passé, nous terminons par nous endormir là où nous étions, bercés par le bruit de la mer. Parfois nous nous réveillions en sursauts dans la nuit ; le claquement des vagues, la fraicheur de la nuit ; heureusement la marée ne parvint jusqu’à nous.

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Pauline et moi à la plage
Pauline et moi à la plage

Le lendemain, devinez qui nous prend en stop… Jana et Maria ! Nous partons ensemble découvrir le phare du méridien 0. Aujourd’hui tous les pays utilisent le méridien de Greenwich, qui passe près de Londres. Mais en 1634 Louis XIII décida par ordonnance, l’emplacement du premier méridien 0 afin de faciliter la communication entre les pays du vieux monde. Ce fameux méridien passe juste à l’Ouest de l’île de fer. Après un tour du phare, nous repartons direction l’embarcadère de Orchilla où nous nous baignons et partageons un pick nick. Les filles nous emmènent par la suite au nord de l’île où nous visitons el Pozo de las Calcosas, un petit village entre montagne et mer. Nous descendons voir ça de plus près… pas un bruit, personne, juste des petites maisons en pierres obscures recouvertes d’un toit de feuilles de palmier. Un vrai décor de film d’horreur pour certains ou un lieu de paix pour d’autres. On termine au restaurant où nous dégustons des crevettes, puis toujours aussi sympa les filles nous invitent à dormir dans leur maison de location. Une nuit dans une maison magnifique, avec un vrai lit, une douche…Tout le confort dont les ¾ des personnes qui lisent se blog ont accès tous les jours. Depuis plus de deux mois que je suis partie, c’est la première fois que je dors dans une maison, dans un vrai lit. Parfois il est bon de perdre ses habitudes pour se rendre compte du confort parfois démesuré que nous pouvons avoir.

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Dernier jour, jeudi 14 Avril, nous marchons 7 Km où nous prenons de l’altitude, on peut voir l’île de la Gomera et l’île de la Palma au large, puis nous terminons le pouce en l’air. Le soir même nous retrouvons l’équipe de l’Amarante. J’en profite pour essayer l’encre de chine que Jana m’a offerte !! Tomas retrouve sa guitare et Pauline toujours en profite pour cuisiner. Les jours suivant je serais amené à me rendre au médecin pour un problème à l’œil, plusieurs allers-retours en stop me permettent de faire de nouvelles rencontres. Au final, plus de peur que de mal, tout est rentré dans l’ordre.

Presque au sommet !
Presque au sommet !

Samedi soir, nous profitons de la fête du village samedi soir où nous retrouvons, le basque, un mec qui nous prit en auto-stop. Au programme musique, discussion puis enfin baignade. A 3h du matin comme pour se laver de notre nuit de danse, nous profitons de la piscine naturelle près de la Restiga. Quelle belle soirée !

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Merci de me lire, n’hésitez pas à faire par de vos remarques. j’espère que tout va pour le mieux pour vous, rendez-vous à la prochaine escale !

Tenerife et La Gomera

Samedi 2 Avril à 18h nous partons de Las Palmas direction Tenerife. Nous arrivons à Los Cristianos dimanche après-midi où nous mettons l’ancre pour une baignade près des reliefs de l’île. Pour la nuit, nous nous installons à la station essence du port privé de la ville de Cristianos.

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Nous décidons d’aller manger en ville. La ville est très touristique, nous n’y trouvons aucun charme particulier. Du coup, nous terminons par déguster un sandwich maison sur les bancs publics. Lundi Pauline, Tomas et moi partons en ville pour profiter de quelques services que nou offre la ville pendant que Patrice et Johnny vont au mouillage avec l’Amarante. En fin de journée nous repartons direction La Gomera.IMG_20160406_141248

La Gomera se trouve à 25 Miles de Tenerife, au bout de 5h nous y sommes. Nous arrivons lundi de nuit au mouillage en face de la plage de Chinguarime. Au petit matin nous découvrons la falaise parsemé de toile, de campement hippie et bien sûr de ses habitants peu vêtus. Un jeune couple allemand vient nous rejoindre à la nage, nous leur offrons un café. Ils s’offrent des vacances de luxe pour seulement 200€ par mois sans compter les transports. Bien sûr, ce sont des vacances de luxe de mon point de vue, dormir face à la plage avec le soleil et le premier commerce à 45 minutes de marche.

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Au programme mardi et mercredi baignades et ballades, journées de repos, de bain de soleil, de rigolades…

Jeudi, grand jour pour moi !! Pauline, monitrice de plongé, m’a baptisé!! On a plongé 2X25 minutes, nous sommes descendues à 15 mètres. Nous avons pu voir une sole, une énorme raie et un banc de barracudas !! Nous avons également fait des exercices sous l’eau tout c’est très bien passé. C’était une expérience géniale !! Quelle belle sensation de se sentir entouré de poissons en 3D, sans ou presque aucun bruit !! Par contre revenir au bateau avec des petites palmes et surtout le bloc qui pèse à peu près 18Kg sur le dos, c’est moins fun mais ça fait partis du jeu et autant dire que ça en vaut la chandelle. Vivement la prochaine fois avec un cours plus approfondis !IMG_20160407_132050

Vendredi nous partons, Pauline, Tomas, Johnny et moi en randonné. Pauline et moi on a eu la bonne idée d’y aller en short… Aujourd’hui nous avons les égratignures des paysages de La Gomera sur nos jambes, ça reste tout de même un beau souvenir. En revenant, nous rencontrons un groupe d’espagnol et une française, nous partageons quelques bières et bien sûr de bonnes anecdotes. Nous avons même eu le droit à une démonstration de Silbo, la langue sifflet des gomeros, descendante de leur langue d’origine berbère. Profitant de notre ignorance, la démonstration fut un simple sketch burlesque puisqu’ils ne savaient finalement pas parler le Silbo. Aujourd’hui peu de gens savent parler le Silbo même si il est enseigné à l’école sur l’île. D’ailleurs la langue a été placée au patrimoine mondial de l’UNESCO afin de protéger ce symbole culture de l’île.

Après cette halte nous rentrons au bateau de nuit avec une lampe pour quatre. Nous ne terminerons qu’au petit matin la fête au bord du voilier. Nous en profitons pour partir plus tôt, c’est a dire 5h30 du matin, direction El Hierro. Etant de garde le matin, je n’ai pas fermé l’œil de la nuit. J’ai pu voir le lever de soleil, mettant en lumière Teide, le sommet le plus haut de l’île de Tenerife (3718mètres). Plus tard, d’’innombrables dauphins nous accompagneront pour cette traversé assez courte puisqu’elle durera environ 10h. Nous voilà, dimanche 9 à La Restiga sur l’île del Hierro, le village la plus au Sud de l’Espagne. La suite des aventures dans le prochain article.

Las Palmas à Gran Canaria

Samedi 26 Mars nous débarquons à Las Palmas, la capitale des îles Canaries. Nous arrivons de bon matin à la capitainerie ; Scandale ! Plus de place … Que fait-on ?

Bon c’est une blague… Ah Ah nous rigolons qu’à moitié avec Johnny. Je me suis demandé quel type d’humour nous allions rencontrer sur l’île…

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Au ponton Diego et Jean-Baptiste nous accueillent avec grands sourires. Diego est un espagnol de Lanzarote de 60 ans environ, fan de surf depuis sa jeunesse et Jean-Baptiste, français, infirmier de 24 ans qui a décidé courageusement de vivre sans argent. Autant dire, une belle équipe !!!

Malheureusement pas le temps de s’attarder pour l’instant ; Le premier jour c’est lessive, rangement, sieste (quand même).

Lessive au bateau
Lessive au bateau

Enfin le soir nous retrouvons mon amie Pauline et son copain Tomas que je ne connaissais pas et bien entendu les voisins sont conviés. Moment musicale, discussions et philosophie au programme. Diego est un bon musicien, apportant un vent nouveau, en français ! Nous voilà tous chantant « Tous les garçons et les filles de mon âge … » de Françoise Hardy puis plus récent « C’est l’hymne de nos campagne » de Tryo.

Petite fête au bateau avec Tomas et Diego à la guitare et Pauline et moi au chant.
Petite fête au bateau avec Tomas et Diego à la guitare et Pauline et moi au chant.

Mardi soir nous retrouvons Dani, notre ami de La Graciosa. Il nous emmène dans une discothèque où nous retrouvons les prix exorbitants français. Retour au bateau à pied à 5h où nous marchons chantonnant avec Tomas, Johnny, Pauline et moi.

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Le bateau ne s’agrandit pas mais nous voilà 5 sur le voilier de 10 mètres !! Une nouvelle équipe se forme… Plus on est de fou, plus on rit !!

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Mercredi soir nous (re-)sortons avec Tomas et Pauline. Nous retrouvons les amis de Pauline puis les amis des amis de Pauline…etc. Nous rentrons au voilier à 9h du matin autant dire que la nuit fut fructueuse. J’ai dansé avec mes belles chaussures trouvait près de la poubelle de La Graciosa et ma tenue à 1€ du Maroc. Mais l’importance est de s’amuser, alors tant pis pour le look.

Jeudi Pauline m’initie au surf ; Une journée venteuse, drapeau rouge… Nous avons commencé par se baigner sans planche, autant dire j’ai bu la tasse. Puis vint le moment de monter sur la planche de Pauline. Le surf ça parait très simple ; Il faut attendre la vague (tu te gèles) et après il faut réussir à monter debout sur la planche (c’est là que tu peux te faire emporter par la vague et que tu bois éventuellement la tasse). Impossible de me mettre debout sur la planche alors je suis resté allongé, c’est pas mal non plus et ça donne déjà de belles sensations. Vivement leçon de surf !

Entrainement au port avec la planche de Pauline
Entrainement au port avec la planche de Pauline

En résumer, durant ces 6 jours ; Nous réorganisons le bateau, nous réparons par la même occasion le frigo (surtout Patrice et Johnny), enfin nous finissons par peindre la grande voile (surtout Johnny) comme prévu. Puis surtout nous profitons du mieux qu’on puisse…

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Peinture de Johnny sur le mur du port de Las Palmas.

Samedi 2 Avril au soir, nous repartons direction Tenerife. Au programme 15 heures de navigation (70 Miles) avec la nouvelle équipe !!

En route pour Tenerife avec Pauline.
En route pour Tenerife avec Pauline.

Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

 

La Graciosa un petit paradis

Après deux nuits au port d’Agadir, nous repartons le 17 Mars au soir pour arriver le samedi 19 au matin à la Caleta del sebo sur l’île de de la Graciosa. Donc un jour et deux nuits de navigation. Nous avons eu une mer calme, une navigation très agréable jusqu’au matin où la barre de flèche s’est décollé du mât.

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Pour pouvoir accéder à la marina de l’île, il faut réserver sinon il y a des chances qu’il vous renvois directement d’où vous venez sans même vous laisser descendre. Le gardian du port est assez sévère mais malgré tout il fait bien son travail. Le fait d’avoir des réparations à faire sur le mât, nous permet de stationner au port de la Graciosa mais sans avoir accès aux services de la marina. Finalement avec un peu de baratin et d’aide de connaissance sur l’île (nous y viendront plus tard), nous restons une semaine au port.

La Caleta del sebo est le seul village de la Graciosa la petite île des Canaris. Les maisons blanches reflètent la lumière du soleil. Toutes les routes y compris celles dans le village sont faites de sables. Il y a peu de voiture donc peu de bruit, peu d’odeur de gasoil. La taille du village est parfait, assez petit pour pouvoir faire tout à pied et assez grande pour y trouver de l’animation de jour comme de nuit. Vous y trouverez tout ce dont vous avez besoin, petits commerce, bars wifi, restaurant bon marché, bars à ambiance… D’un point de vue plus naturel, l’île regorge de petites plages parsemées de roches volcaniques. Malgré une affluence touristique, les paysages restent authentiques. D’autre part son origine volcanique (comme l’archipel des Canaris ) lui confère de beaux reliefs, abordant des tons plutôt sombres. Selon la lumière du jour on peut y voir des variations d’ocre rouge et jaunes, marron … Autant dire un petit paradis aussi chaleureux que dépaysant.

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Le premier jour je suis allée à pied à la playa de la Concha, une petite plage situé dans le Nord-Ouest de l’île (1h30 environ) où l’on peut voir l’isla de la Montana Clara. L’île se fait très bien à pied, les distances sont plus que raisonnables et grâce à sa végétation rase et sa taille restreinte il est très difficile de s’y perdre (heureusement pour moi). En effet, faisant confiance à mon sens de l’orientation, je décidais de tester un raccourci. Au lieu de descendre de la montaña Bermeja (157mètres) j’ai décidé de descendre de l’autre côté. Le chemin n’est pas facile mais avec beaucoup de prudence, on y arrive. J’ai pensé par la suite rejoindre le sentier que je n’ai jamais retrouvé, j’ai donc fait le tour d’Agujas grandes. Au final, j’ai marché 6 heures où les 2/3 du temps je n’ai croisé personne, ni marcheur, ni voiture, un dépaysement total.

La Graciosa signifie aussi pour moi, les premières baignades !! A deux minutes à pied nous en avons profité d’une petite plage pour se baigner à deux reprises.

Par la suite, nous rencontrons Dani (la fameuse aide) par l’intermédiaire de Pauline une amie à moi. Un entrepreneur vraiment sympa. Il nous aide à trouver une pièce en acier inox pour réparer la barre de flèche et comme si ce n’était pas assez, il nous a fait visiter l’île en voiture, puis nous invita à deux reprises à manger et sortir sur l’île. Avec son bateau, Dani nous embarque même sur l’île d’en face Lanzarote, où nous découvrons Orzola tout en dégustant un sandwich au jambon cru, typiquement espagnole et nous repartons sur la petite Graciosa.

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Que demander de mieux ! Tout naturellement, nous rencontrons d’autres vacanciers et habitants qui nous permettent d’en savoir un peu plus sur ce lieu et aussi de pratiquer l’espagnol ! Pour communiquer rien de mieux que la musique ; durant une soirée chez Dani, nous découvrons « el cinco », une sorte de mini guitare avec 5 cordes, d’où son nom. Puis les chants typiques de l’île, où tout le monde s’est mis à chanter. Heureusement, nous avions emporté les instruments du bateau pour les accompagner. Tout ça en dégustant du lapin ou encore de la chèvre soigneusement préparé le lendemain. Alors on peut dire qu’on a été très bien accueillis… Je vous recommande vivement la visite de ce petit coin de paradis. D’ailleurs c’est la destination où nous sommes restés le plus longtemps pour l’instant.

Visite de l'île avec Dani
Visite de l’île avec Dani

Vendredi 25 Mars, nous voilà repartis direction Las Palmas situé sur l’île de Gran Canaria, la capitale des îles Canaris.

Visite et rencontre à Agadir

Comme je l’ai précisé dans l’article précédent Agadir est une ville relativement neuve. La marina est confortable et le littoral est bien aménagé pour accueillir les touristes. Nous retrouvons quelques grandes enseignes (Zara, McDonald…) rappelant les villes européennes. La ville a moins de charme que Essaouira toutefois le souk, assez vaste, reste très authentique.

Agadir
Agadir

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Vu le peu de temps que nous y sommes resté, je parlerais plutôt de nos voisins de ponton, les rencontres qui m’ont le plus marqué de cet escale. En arrivant, j’aperçois le catamaran de « nomades des mers », incroyable coïncidence !

Nomades des mers …Vous ne connaissez pas ?

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C’est une expédition scientifique à bord d’un catamaran. Le projet intitulé « low tech »de l’association Gold of Bengal . L’association Gold of Bengal a pour objet la recherche, l’aide au développement et la promotion de solutions qui répondent à des problématiques d’autonomie en eau, énergie, alimentaire ou matériaux, pour un meilleur respect de la nature, des cultures et des ressources propres à chaque territoire.
L’association porte actuellement deux projets:
– Au Bangladesh : Le JUTE lab , R&D et promotion d’un agro-composite en jute pour applications composites
– En France : Le LOW TECH lab, R&D et promotion des lowtech via une plateforme collaborative en ligne et l’expédition Nomade des mers

Pour en savoir plus : http://goldofbengal.com/

Visite de Essaouira au Maroc

Après un week-end prolongé à Gibraltar, nous repartons le lundi 7 direction Essaouria au Maroc.

Avant de partir le frigo a lâché… Ce qui signifie finir les aliments à risque ; pour nous c’était surtout le délicieux beurre frais acheté au Maroc. Nous avons donc cuisiné avant le départ ; deux crumbles aux pommes ! Nous partons avec l’odeur de pomme à bord. Une magnifique sortie de la baie de Gibraltar où nous observons le rocher légendaire sous le soleil qui se dérobe. Un peu plus tard une grosse vague casse la capote de roof. Plus de frigo, plus de capote de roof … Peu importe rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme, à voir ce qu’on peut faire de ça.

Sortie de la baie de Gibraltar
Sortie de la baie de Gibraltar

Il nous a fallu trois jours de navigation plutôt paisibles pour rejoindre Essaouira pour arriver jeudi soir. L’entrée au port fut quelque peu difficile due à l’obscurité de la nuit, au vent qui s’était renforcé, à la marée basse et l’entrée étroite du port… Nous étions tous trois sur le qui vif, Johnny et Patrice sur le pont et moi à scruter le GPS afin de ne pas s’encastrer dans les rochers. Ouf nous arrivons mais nous restons coincés car la quille touche le fond du port. Nous avons dû attendre une bonne heure que la marée remonte pour que nous puissions amarrer. Nous qui pensions sauter à terre est manger un tajine, tant pis il faudra finalement nous satisfaire d’un Kebab mais l’ambiance marocaine était là.

Le lendemain nous avons déplacé l’Amarante pour l’amarrer à un voilier pour profiter d’une zone plus profonde afin d’éviter que la quille ne touche trop le fond. La ville nous accueil dans son port de pêche. L’activité du port n’arrête jamais ; les petits pêcheurs partent à tour de rôle de nuit comme de jour avec des petites barques bleues. Les chalutiers sont entassés à l’entrée du port en attente de la mer clémente pour aller pêcher. On ne peut parler du port sans parler des innombrables opportunistes, mouettes et chats sauvages, cherchant le moindre cadavre de poisson qui se serrait échappé d’un filet. Puis il y a ces claquements d’outils venant d’un bout à l’autre du port signifiant que la journée a commencé ; parfois il faut sortir le bateau de l’eau (environ 5 bonhommes et si il en manque on cris : Hamed, Rachid, Moustafa …), on le cale, on le retape, on le repeint. Après on s’attaque aux matériels indispensables à la pêche ; le moteur, les filets… autant dire un port de pêche c’est une vraie fourmilière, ça grouille de tous les côté, ce qui le rend si passionnant d’ailleurs.

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Essaouira ce n’est pas seulement le port, c’est aussi toutes ses ruelles qui s’entremêlent, qui nous donneront bien du mal (nous n’avons jamais trouvé les remparts et Patrice à deux reprises n’a jamais retrouvé le chemin de la boutique à Moustafa, notre ami). Les ruelles sont surchargées de petits commerçants, attendant patiemment les touristes. Malgré son côté très authentique Essaouira est une ville touristique mais aussi une ville d’expatriés. En effet, nous croisons des français à la retraite pour la plupart qui passe l’hiver au Maroc. En sachant qu’un pain coût 10 centimes, un tajine coûte 2,5 euros, un loyer peut couter 200 euros par mois et encore on se fait avoir parfois mais bon en tant que français c’est déjà pas chère. Finalement, c’est un chouette mélange d’autochtones, de touristes et d’expatriés.

Les marocains sont vraiment des gens agréables même si ils sont dures en affaires. Si vous demandez le prix dans une boutique la plupart vous répondent : « c’est pas chère » ce qui ne vous indique en rien le prix. Après vous allez dire : « c’est trop chère », la plupart vont te demander combien toi tu veux le payer et là on discute comme ils disent. Alors autant dire que si ça c’est de la discussion, les marocains sont très bavards. Après nouer des liens c’est très simple; tu discutes de trop et tu finis par vendre leurs produits avec eux et partager le thé à la menthe bien sûr. Après hors approche commerciale j’ai croisé quelques femmes au Hammam, vraie tradition au Maghreb. Le Hammam c’est comme boire un thé à la menthe, c’est un partage, les gens tissent des liens facilement même si la barrière de la langue limite les échanges.

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L’artisanat au Maroc importées de l’art berbère originaire du Sud du Maroc (à la porte du désert) pour la plupart est très développé. La culture berbère c’est vaste, elle désigne un ensemble d’ethnies d’Afrique du Nord arrivée avant l’invasion arabe. Au Maroc il y a trois ethnies principales ; Rifains du nord, les berbères du Maroc central dans le moyen-Atlas, les Chleuhs dans la vallée du Souss. Alors quand on vous dit que c’est berbère c’est surement vrai mais lesquels … De plus le Maroc regorge de richesses naturelles: la fameuse huile d’Argan, les pierres de la vallée du haut Atlas, la maroquinerie en peaux de chèvre, l’ébénisterie en racine de thuya.

 

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Dans la boutique à Moustafa

Nous profitons de cette escale pour se ravitailler. La vielle ville exiguë ne permettant pas la circulation de voiture, nous louons un chauffeur charrette pour transporter les affaires lourdes, Loupy en profite pour faire une petite balade. La charrette ; c’est plus écolo, plus humain, plus sportif, ça fait pas de bruit, plus économique, et en plus ça fait plaisir à Loupy que des avantages à ce moyen de transport.

Contemplation de la marrée montante
Contemplation de la marrée montante
Ravitaillement du bateau
Ravitaillement du bateau

Dernier jour c’est salon de coiffure ou plutôt autant dire tirage de cheveux. Profitant des prix avantageux je décide de me faire une nouvelle coupe. Des coiffeurs pour hommes il y en a à tous les coins de rue mais des coiffeurs femmes c’est assez rares. Vue le talent totalement illusoire du coiffeur, j’ai pensé que le port du voile pouvait être intéressant après ma sortie du coiffeur. On ne fait pas de généralité mais le coiffeur qui a eu ma tête entre les mains, je vous le déconseille formellement. Le massacre était tel qu’en arrivant au bateau Johnny a tout recoupé et malheureusement j’ai découvert qu’il n’avait aucun don pour la coiffure non plus. Heureusement que ça repousse.

Lundi 14 nous avions décidé de partir aux alentours de 18h mais de discussions en discussions avec d’autres navigateurs (des français cette fois), nous voilà hors la loi au Maroc. Bien sur notre tampon de sortie est déjà fait mais tout de même nous décidons de manger un bon tajine en clandestin avant le départ. Nous reprenons la route aux alentours de 20h. Nous voilà partis direction Agadir c’est une plus grande ville un peu plus au sud du Maroc qui est moins réputé pour sa beauté. Un tremblement de terre en 1960 (15000 morts et 25000 blessés) laissant la ville complètement détruite. Donc la ville est toute neuve, par contre nous avons le droit à une marina confortable. Hier, mardi 15 nous arrivions à Agadir après environ 60 miles parcours en un peu moins de 24 heures de navigation avec des conditions de météo très calme. Tout va pour le mieux dans le meilleure des monde.

Nous repartons demain direction les Canaries, environ deux jours de navigation.

 

 

Nous quittons la Méditerranée

Après ravitaillement, visite et sorties à Saidia, le Mardi 29 nous repartons direction Melilla, territoire espagnol en plein Maroc.

Saidi se situe à environ 1h30 de Melilla en voiture, mais bien entendu en voilier c’est plus long. Nous mettons donc un peu moins de 8h avec les vents de face. Le soir même nous posons les pieds en terre espagnol. Melilla est espagnole depuis 1497, qui marque le début de l’expansion espagnol avec l’occupation de villes annexes tel qu’Oran par exemple. Au niveau stratégique avoir des territoires sur l’ouverture à l’Atlantique par la Méditerranée n’est pas à négligeable.

Melilla
Melilla

Le lendemain on visite la vielle ville de Melilla entouré de fortification, la ville prise par bon nombre de conquérants après les phéniciens, abrite aujourd’hui de nombreuses cultures : chrétiens, musulmans, hébreux et hindous. Melilla est bien peu connu pourtant c’est à Melilla que débuta le soulèvement contre le régime de Franco (la guerre civile espagnol). Ce petit territoire de 12Km² compte aujourd’hui environ 80 000 habitants. Un beau mélange où les churros sont accompagnés de thé à la menthe.

Mercredi 2 Mars en milieu de journée nous repartons direction Gibraltar, dernière ligne droite avant la sortie de la méditerranée. Après 46 heures de navigation nous amarrons, le vendredi 4 à la marina de la Línea de la Concepción, la ville espagnole frontalière avec la ville de Gibraltar qui est anglais.

La vue de Gibraltar avec monsieur singe
La vue de Gibraltar avec monsieur singe

Le lendemain direction le rocher de Gibraltar (426 mètres), seul endroit d’Europe a abrité des singes sauvages. Beau soleil toute la journée, pic-nick en haut avec l’ensemble de l’équipe dont Loupy assaillie par les singes qui sont autant dire très territoriaux. A l’arrivé du sommet, nous apercevons les singes occupés souvent à se gratter, à s’amuser, à nous regarder. Ils ne sont pas agressifs en général avec les humains mais les autres animaux sont mal reçus… Empiétant ainsi leur territoire. Le chien, Loupy a vite été entouré de singes, criants, l’oppressant dangereusement. Pour manger, nous avons dû tenir les singes à distance afin que Loupy ne se fasse pas torturer. Je ne ménage pas mes mots, des chiens ont déjà été tués par les singes de Gibraltar. J’ai repensé à la planète des singes que nous avons regardés quelques semaines auparavant sur le bateau, et si ils communiquaient avec les mains, qu’ils prévoyaient secrètement d’envahir la ville de Gibraltar…

En tant que bon touriste, complot ou pas, les singes sont source de curiosité.
En tant que bon touriste, complot ou pas, les singes sont source de curiosité.

En parlant de Gibraltar; Qu’est ce que fait un bout de terre anglais sur la cote littoral Sud de la péninsule ibérique ?

Les phéniciens furent les premiers occupants de Gibraltar tout comme Melilla d’ailleurs, fins navigateurs, grands conquérants, à l’époque de la Phénicie (actuel Liban env. 900 av JC). Ce peuple définis comme de grands commerçants, avaient compris l’importance stratégique des littoraux méditerranéens. Bien après Gibraltar fut entre les mains des musulmans durant la conquête de la péninsule ibérique. Plus tard, profitant de la guerre de succession espagnole (après la mort du dernier Habsbourg, l’Espagne se cherche un roi), des navires anglais s’empareront du rocher. En 1713, le traité d’Ultrecht déclara officiellement Gibraltar territoire du royaume de Grande-Bretagne. Voilà ce n’est pas plus compliqué et encore je vous épargne les détails.

Week-end au détroit c’est visite, repos, travaux de maintenance du bateau, et bien entendu musique… Depuis que Patrice a acheté son instrument à percussion au Maroc, la musique résonne dans l’enceint du port. On fait également connaissance avec Valérie et Grégoire, un couple français qui voyage avec leurs quatre enfants à bord d’un voilier de 13 mètres. L’école est sur place tous les matins avec leurs parents et l’après-midi c’est visite. La belle vie…

Mais attention vivre sur un voilier c’est aussi faire des concessions ; vivre dans un endroit restreint qui dit donc peu d’espace ; l’optimum. Il n’est pas question de baignoire, dressing, machine à laver, télé …

On pourrait croire que ceux qui décident de vivre sur un bateau ont forcément un pied à terre. Dans le cas de Valérie et Grégoire, ils ont tous vendus et hop c’est parti ! Plus rien à perdre … donc… plus rien à perdre, donc on y va, on ne réfléchit plus, on passe à l’action, on se bouge ! On peut avancer doucement mais on avance, on arrête de stagner, on ne recul surtout pas, tout est devant, on lève les yeux et on y va !

Bon après si vous êtes bien où vous êtes, que vous ne vous en plaignez pas, restez-y. Après tout si tout le monde avait un bateau les océans ne seraient plus qu’un gigantesque archipel. En sautillant sur les différents navires on traverserait les eaux sans se mouiller l’orteil, rejoignant ainsi les continents. Sans doute cela rebuterait les grands loups des mers, navigateur averti, amoureux de la solitude. Ils rejoindraient les plus hautes montagnes, les derniers glaciers, les planètes nouvellement habitables, où ils seront rejoint par de nouveaux exilés… Enfin vous voyez ce que je veux dire…

Bref vivre sur un bateau c’est bien mais c’est comme partout, ce n’est pas tous les jours Dallas. Il faut simplement aimer ça, comme nous aimons normalement tout ce que nous choisissons de faire. L’importance c’est que chacun y trouve son compte sur terre ou sur mer peu importe. En tout cas pour nous tout roule 🙂

L'équipe de l'Amarante vous remercie de votre lecteur et vous souhaite une agréable journée.
L’équipe de l’Amarante vous remercie de votre lecteur et vous souhaite une agréable journée.

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