Le Cap Vert

Arrivé Le 27 Avril au soir nous arrivons sur l’île de Santo Antoa dans le village de Porto Novo au Cap Vert. Nous amarrons au ponton sans échelle… C’est-à-dire qu’il nous fallait passer sur plusieurs barques pour pouvoir aller à terre. Nous nous en sortons tout de même, pour aller manger au village. Malheureusement au retour les barques avaient été déplacées… Grand dilemme, nous ne pouvions accéder au ponton et donc au bateau … Finalement et bien heureusement le gardien est venu à notre secours en rallongeant le bout de la barque sur laquelle nous étions. Nous arrivons seins et sauves sur le bateau.

 

 

Ponton sans passerelle de Porto Novo
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Le lendemain nous repartons direction l’île de Sao Vicente, qui se trouve juste en face. Nous arrivons à la marina de Mindelo où nous retrouvons quelques connaissances des îles canaries. Mindelo, c’est plage et rencontre. Nous profitons du 1 Mai pour faire la fête à Baila, un village à côté de la grande ville de Mindelo. Nous prenons donc un bus, où nous rentrons à 19 pour 14 places ! C’est fou comme il rentabilise les trajets ici, c’est plus écologique et plus sensationnel. Une fois sur la plage de Baila, nous retrouvons par hasard avec Lida que nous avions rencontré dans l’un des bars du centre de la ville de Mindelo. Nous faisons connaissance avec son groupe d’amis, où nous dansons sur la plage entouré de nombreux capverdiens. Nous terminons la nuit dans un quartier de Mindelo, où les tambours résonnent et j’apprends ce que Pauline surnommera la danse de l’oisea. Je vous laisse imaginer à quoi ça ressemble… En tout cas, c’est très physique. Nous avions prévu de dormir sous la tente mais Lida nous invite chez lui. Merci Lida !IMG_20160501_202216

Le lendemain nous repartons faire la fête à Salamantha, un autre village. L’ambiance est différente, nous déambulons dans les rues où se regroupent ; jeux de tables, vendeurs de rues, policiers, couples et familles … Un vrai bal de village. Nous finissons par s’arrêter pour manger de la murène chez Maria. Puis le concert du village commence !! Ça bouge, ça danse, juste ce que j’avais besoin : décontraction. Après tout une vie en voyage ce n’est pas de tout repos. En fin de soirée, nous retrouvons Lida où nous rentrons tous ensemble direction Mindelo.

Lida et moi
Lida et moi

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Après une petite semaine à Mindelo, nous partons direction Porto Novo pour une nouvelle visite de l’île. Les deux îles se trouvent qu’à deux heures de navigation l’une de l’autre autant dire que faire des allers-retours n’est pas si compliqué. On retrouve ce fameux ponton sans passerelle et les gardiens si accueillant du port de pêche. Ce matin-là il faisait particulièrement chaud, quand nous décidons à 12h30 de partir avec Pauline. Nous prenons le stricte nécessaire, peut-être un peu trop d’ailleurs : avec 1,5 litres d’eau, 6 bananes, 4 galettes et 10 euros chacune pour deux jours. Nous décidons d’aller au volcan à pied … Sous un soleil de plomb, on a fini par grimper sur un taxi qui nous a couté au final 5€ en négociant. Une fois en haut nous décidons de marcher encore jusqu’à Pico da Cruz. Après une bonne heure de marche et des paysages magnifiques, nous finissons affamées dans la seule auberge du village. Pour 3€ chacune nous avons un repas complet avec poulet, choux, riz yaourt et même une bouteille d’eau ! Nous sympathisons avec l’un des fils de la patronne, qui nous donne l’autorisation de « planter » la tente devant chez lui. C’est-à-dire sur un toit, sur du béton, donc le terme planter n’est pas très approprié. Je ne sais comment nous parvenons par monter la tente avec une lampe torche et l’aide de notre ami, mais elle tenait à peu près debout. Enfin nous pouvons dormir tranquillement après cette belle journée de marche … Mais à 1500 mètres environ d’altitude, il fait froid. Mais attention, j’avais prévu : un pantalon en toile, une chaussette (j’ai perdu l’autre) et un pull pour moi… Heureusement que Pauline est plus prévoyante en apportant les draps mais pas de duvet. Malgré toute la place que nous offrait la tente, nous avons dormis bien côte à côte, histoire de dormir tout simplement. Le lendemain à 8h nous partons direction Janela avec un groupe de touriste. Si j’ai un conseil, vérifiez vos sources avant d’entreprendre un périple, car Janela n’était pas à 1 heure de marche mais à 5 heures !! C’est une grande différence. La promenade est plus que périlleuse et je suis impressionnée de la résistance des sandales de décathlon et de mes pieds, car à vrai dire nous étions équipés plus pour la plage qu’une randonné de ce niveau-là. A côté des touristes tout terrain, ultra équipés, nous attirions la sympathie du débutant qui nous valut quelques biscuits offerts. Ce n’est pas 5 heures de routines, c’est 150 mètres de monté et 1500 mètres de descente, tout ça avec 4 galettes, 2 yaourts et un demi litre d’eau. Malgré tout on a fini par arriver avant les touristes, où nous avons fait du stop pour retrouver le plus rapidement notre équipe au bateau qui nous attendaient. Le bus étant déjà passé, nous décidons de faire du stop. A 15h nous arrivons au bateau épuisé où nous avons finalement le temps de nous baigner. Au final nous avons dépensé 6€ chacune, pour deux jours de randonnée.

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Sur le chemin du départ
Sur le chemin du départ
Le volcan (derrière)
Le volcan (derrière)
En haut, direction Pico da cruz
En haut, direction Pico da cruz
La tente de fortune
La tente de fortune
La vue au petite matin, mieux qu'un 4 étoiles
La vue au petite matin, mieux qu’un 4 étoiles
La fin du chemin, on voit Janera
La fin du chemin, on voit Janera
La civilisation après 5 heures de marche
La civilisation après 5 heures de marche
La fin !! Fatiguées mais fières !
La fin !! Fatiguées mais fières !

 

Après Porto Novo nous repartons pour 24 heures de navigation, direction Tarafal de Santiago sur l’île de Santiago. Après notre périple nous dormons quasiment toute la journée de navigation. Nous nous retrouvons au mouillage face à une plage remplie de bateau de pêche de toutes les couleurs et entouré de montagne. Tarafal est une petite ville plutôt tranquille, les gens y sont plus qu’accueillant. Nous plongeons, visitons la ville, dansons où nous nous faisons de nouveaux amis. A voir si mes jambes récupèrent complètement de la randonnée à Santo Antao pour pouvoir visiter d’avantage. Demain nous partons normalement pour la petite île de Maio, puis nous repartirons direction Praia pour faire la sortie du pays.

En sortie à tarafal
En sortie à tarafal

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Pauline
Pauline

 

Prendre des risques

« Toutes les actions comportent une part de risque. La prudence de ne consiste pas à éviter le danger (c’est impossible) mais à calculer les risques et à agir avec détermination. Commettez des erreurs par ambition, non par paresse. Développez la force de faire des choses osées, pas la force de souffrir » Miachiavel

Chaque jour nous prenons des décisions, elles nous paraissent pour la plupart insignifiantes. Mais prendre la décision d’entreprendre un long voyage et d’aller travailler dans un autre pays n’est pas si évidente. Après les objectifs dont la réelle utilité n’est pas d’y arriver mais nous permet d’avancer.

Pourquoi un choix est toujours le bon ?

Toute prise de décision est en réalité l’expression nos besoins conscients ou inconscients. Il est alors inutile de penser que nous n’avons pas pris la bonne décision. Aujourd’hui il est fort possible que certaines de vos décisions passées, vous paraissent irrationnelles, mais au moment de la prise de décision, elles étaient sans doute très rationnelles même si vous en n’aviez pas conscience. Vous avez donc deux possibilités : assumer vos choix et voir les bienfaits de ses choix (il y a toujours des bienfaits) ou vous rappeler tous les jours que vous avez soit disant pris une mauvaise décision. Les deux comportements ont leurs côtés obscurs, le premier est de paraître parfois orgueilleux et le deuxième vous allez ennuyer vos proches à force de vous plaindre.

Le processus est très simple ; dans à un moment X, nous prenons la décision A puis au court de l’action qui résulte de la prise de décision, nous créons notre expérience qui influencera la décision B au moment X+1. Plus vous prendrez de décisions, plus vous accumulerez de l’expérience et donc moins de probabilité de faire ce que certains appellerez « des mauvais choix ». On observe ainsi le changement permanent de notre personne. Il est donc tout à fait normal de changer d’opinion, de décision. Rester dans l’orgueil, défendant ses choix à tout prix, ne fait de mal qu’à vous. Pour en revenir à ma situation actuelle, je n’aurais aucun mal à ne pas atteindre mon objectif (Brésil) si je m’aperçois que ce choix n’est plus le meilleur aujourd’hui. L’expérience que m’a permis d’avoir la décision A (partir au Brésil), me permettra d’ajuster ma décision B. Donc rester dans l’inaction par peur du changement et de se tromper n’est qu’une perte d’apprentissage, de vie. Quoique vous fassiez, toute action peut être vue de manière positive, car chaque expérience nous apporte un apprentissage et nous permet de changer. Donc en résumé : « Seuls ceux qui dorment ne commettent pas d’erreurs » Ingvar Kamrad. Alors commettez des erreurs, je vous en prie !!

 

« Si vous limitez vos choix seulement à ce qui semble possible ou raisonnable, vous vous déconnectez de ce que vous voulez vraiment, et tout ce qui reste est un compromis. » Internaute

Un avant-goût de l’Atlantique : Des îles Canaries au Cap vert

En partant, la situation était pour moi plus qu’exiguë et j’ai pensé ne pas embarquer… En effet, j’ai eu une infection à l’œil qui m’a valu plusieurs passages chez le médecin et un œil de pirate durant quelques jours. Mais plus de peur que de mal, mon œil va mieux. Je pouvais enfin voir plus clairement et prendre plus aisément mes dispositions sur le bateau.

La vie de nomade n’est pas toujours facile, on remet facilement en question ses choix quand les choses ne se passent pas comme on l’aurait souhaité. Mais je ne fais pas du tourisme, je voyage, ce qui implique aussi un apprentissage. D’où la phrase de Paul Fussel : «  Avant le développement du tourisme, le voyage était envisagé comme une démarche d’étude : on y enrichissait son esprit et son y formait son jugement ».

Mercredi 20 Avril au soir nous partons de l’île de fer, direction le Cap Vert. Je prends la décision de continuer de voyage malgré mes doutes.

La navigation à 5 s’organise petit à petit. Je suis très heureuse que Pauline et Thomas est embarqués sur l’Amarante!! Même si Patrice est de bonne compagnie, un peu de nouveauté ne fait pas de mal. Quand on vit 24/24 avec des personnes pendant 3 mois on apprend très vite à les connaitre donc oui, de nouvelles personnes, introduit automatiquement de nouvelles discussions, de nouvelles activités !

Au programme de ces 7 jours de navigation, soleil, baignade, pêche, lecture, musique, rire et j’en passe…

Les deux premiers jours la mer était très calme, vraiment trop calme. Le bateau est même arrivé à 0 nœud de vitesse, donc on n’avance pas du tout. Cependant nous avions le soleil et nous avons pu nous baigner sous plus de 3000 mètres de profondeur. Autant dire que je n’ai même pas essayé de toucher le fond. Quand vous mettez la tête sous l’eau, c’est un bleu perçant qui vous parvient avec les reflets du soleil, une incroyable sensation. On se sent comme une petite bactérie dans un océan gigantesque.

Puis le vent revint peu à peu, nous pûmes faire du ¾ nœuds, le deuxième jour. Au programme baignade ou plutôt trempage, puisqu’il ne s’agissait que de sauter à l’arrière du bateau bien accroché à un bout (corde). Même si ¾ nœuds ça ne parait pas beaucoup, j’ai failli encore perdre ce qui me sert de maillot de bain, puisque l’originel s’est envolé à la Gomera. Avoir un bateau comme maison s’est aussi prendre le risque des trop grand courant d’air et donc gare au linge étendu. J’imagine que mon maillot a dû échouer sur la plage où un hippie a dû le retrouver au cas où il voudrait se rhabiller.

Puis l’après-midi c’était bronzage, lecture, peinture, guitare. Le soir nous organisons Patrice et moi un tour de parole à l’aide d’un objet. Le principe est de se faire passer un objet qui donne la parole à celui qui l’a. Celui qui a l’objet parle sur ce qu’il ressent, sur des faits, des remarques, des questions, des objections, explications… Tout ce qui est en rapport à la vie à bord. Le but d’attendre un objet (dans notre cas se fut le rumis’kub de Patrice) est de faire parler tout le monde avec un temps de parole plus ou moins équitable. Ainsi chacun est pris en considération et les plus imposants, se font réprimander par les plus timides plus facilement. En effet, le fait d’établir des règles simples et claires, permet d’éviter l’affrontement pour ceux qui ont dû mal à s’affirmer mais aussi évite les conflits pour ceux qui aiment en créer. Donc au lieu des remarque direct du style « Tait toi, tu me coupe la parole. », nous avons des remarques indirectes qui font le même effet : « J’ai le cube, c’est à moi de parler ». La pression de groupe n’a pas que du mauvais… pour certaines personnalités, il est plus que nécessaire que cette pression soit présente et pas seulement tacitement mais bien clairement exprimé, même si cela vaut quelques engueulades. Cela permet d’éviter tout comportement nuisible au reste du groupe. Comme nous le dit si bien cette phrase si connue : « La liberté de chacun s’arrête là où commence celle des autres », nous parlons ici de respect qui est loin d’être indissociable à la liberté. Dans un espace restreint avec une densité de personne importante cette phrase prend tout son sens. Celui qui n’est pas touché par les règles de groupe les plus importantes risquent vite de se retrouver au bord de la route (du bateau !?). Dans notre cas pas possible de jeter quelqu’un à la mer, bien sûr. C’est aussi pour ça qu’il est plus qu’important que tout soit dit, d’où l’intérêt de ce tour de parole.

Durant ce petit jeu, nous en profitons pour organiser les quarts, chacun exposant ses requêtes, avec un accord unanime : les heures ne sont pas fixes, si on est trop fatigué ; on fait moins si on est heureux on continu. Du coup ça donne ça :

  • 23h-1h30 : Patrice
  • 1h30-3h30 : Tomas
  • 3h30-5h30 : Elina
  • 5h30-7h30 : Pauline

Johnny en général se réveil tôt et continu.

Quelques fois nous faisons des quarts ensemble parfois jusqu’à tard dans la nuit. D’autre fois nous nous retrouvons deux ou trois en même temps à manger ou discuter.

Les jours suivants sont rythmés par un peu de sport, de méditation, de lecture, cuisine, jeux et discussions…

Mercredi 27, nous voilà au Cap Vert.

Soirée du 1 Mai
Soirée du 1 Mai
Un thon en route !!
Un thon en route !!
Croquetas à bord !!
Croquetas à bord !!